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Échelles d’évaluation

Diagnostic de l’autisme

Lors du bilan diagnostic, l’équipe médicale peut utiliser différentes échelles et tests, afin de statuer sur le degré d’autisme de l’enfant, mais aussi de ses émergences, points forts et difficultés. Voici les plus couramment utilisées :

1. L’ADI

L’ADI (Autism Diagnostic Interview) est la méthode la plus utilisée en recherche pour établir ou confirmer un diagnostic d’autisme. Il s’agit d’un entretien semi-structuré qui permet de recueillir des informations sur la symptomatologie actuelle, mais aussi sur la période cruciale des quatre/cinq ans durant laquelle les signes de l’autisme sont les plus marqués. Cet entretien est utilisé auprès du parent (ou du substitut) considéré comme meilleur témoin sur le développement de l’enfant étudié. Il couvre des périodes du développement allant des premières années de vie jusqu’à l’âge adulte. L’ADI a été conçu pour tenir compte, dans l’évaluation du diagnostic, à la fois de la variation de la symptomatologie de l’autisme en fonction des étapes du développement, et aussi de sa continuité dans le temps. L’un des éléments important de la technique est l’aspect rétrospectif qui est exploré grâce à des stratégies d’entretien susceptibles de faciliter le rappel. Les trois domaines principalement explorés sont : Le langage et la communication, le développement social, et le développement du jeu.

L’intervieweur s’informe systématiquement des détériorations dans l’interaction sociale réciproque, la communication verbale et non verbale et un modèle d’activités restreintes et stéréotypées. Les questions sont conçues pour distinguer les détériorations qualitatives des retards développementaux en évaluant les comportements relatifs à l’âge mental, en identifiant ceux qui seraient considérés comme déviants à n’importe quel âge, et en examinant les plus anormaux pour ces comportements étranges fortement influencés par l’âge de maturation.

Chaque item donne lieu à une cotation qui augmente avec l’intensité et/ou la fréquence des troubles observés :

Les résultats sont reportés dans un algorithme élaboré à partir des classifications internationales.

En amont d’une évaluation sur les capacités de l’enfant, l’entretien renseigne sur des informations générales sur le sujet et sa famille, sur l’histoire du développement de l’enfant, sur le comportement de l’enfant pendant les cinq premières années, sur des items d’ordre psychiatrique, ainsi que sur la recherche d’aptitudes particulières.

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2. L’ADI-R

(Lord, 1994)

L’ADI-R (Autism Diagnostic Interview-Revised) est une entrevue semi-structurée faite par un clinicien avec les parents ou tuteurs de l’enfant. Cet instrument prend environ 1½ à 2 heures à administrer, et peut être utilisé avec des enfants de 24 mois ou plus (ayant un âge mental d’au moins 18 mois).

Il s’agit de recueillir le plus d’informations possible dans 3 domaines, soit :

L’ADI-R est construit en lien avec les critères de diagnostic du DSM-IV et des dernières connaissances en autisme. Il apporte aussi un certain degré d’objectivité, de standardisation et de constance.

Par contre, cet instrument est long à administrer et à coter/interpréter. Il est de plus suggéré de suivre une formation pour l’administration de cet instrument.

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3. La CARS

(Schopler et al., 1980)

La CARS (Childhood Autism Rating Scale) est l’instrument standardisé le plus utilisé dans le cadre du processus d’évaluation lié au diagnostic de l’autisme. Il prend environ 20 à 50 minutes à administrer, et peut être utilisé avec des enfants de 2 ans et plus.

Il s’agit d’une entrevue semi-structurée, qui traite des domaines suivants : relations sociales, imitation, réponses émotionnelles, utilisation du corps, utilisation des objets, adaptation au changement, réponses visuelles, réponses auditives, goût-odorat-toucher (réponses et modes d’exploration), peur et anxiété, communication verbale, communication non verbale, niveau d’activité, niveau intellectuel et homogénéité du fonctionnement intellectuel, et impression générale.

La CARS permet non seulement de déterminer si un enfant est autiste, mais aussi d’évaluer la sévérité de son syndrome, selon le score total obtenu. Par contre, l’administration de cet instrument nécessite une bonne formation de la part des évaluateurs, et commence à dater... De plus, il peut à tort identifier comme autistes des enfants ayant un retard mental plus sévère, et ne pas détecter les formes plus légères d’autisme.

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4. L’ADOS

L’ADOS (Autism Diagnosis Observation Schedule), est une échelle d’observation initialement destinée au diagnostic. En dehors de cet usage, elle est d’un grand intérêt pour identifier la sévérité des diverses caractéristiques autistiques chez un enfant de bon niveau. Dans les domaines des compétences sociales, de communication, du jeu symbolique, d’expression des émotions, des praxies, cette échelle donne de précieux renseignements.

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5. Le PEP-R

Le Psycho-Educational Profile ou Profil Psycho-Éducatif est un test destiné aux enfants souffrant de troubles autistiques. Il a été mis au point par le Pr. Schopler et son équipe de la division TEACCH de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill en 1985.

Le PEP-R (R = Révisé) a été établi dans une optique d’évaluation du processus apprentissage - enseignement. Les activités ont été choisies pour leur intérêt et leur capacité à stimuler la participation active de l’enfant. De plus, le PEP-R facilite l’identification des compétences émergentes de l’enfant. À partir d’une analyse de ces émergences, l’évaluation permet de développer les objectifs éducatifs prioritaires du programme individualisé.

L’élaboration d’un tel programme basé sur les émergences observées au PEP-R nécessite des compétences particulières notamment quant au choix des priorités, à la formulation des objectifs et à la méthodologie d’enseignement. Une formation adéquate est requise des professionnels.

Le PEP-R donne une mesure clinique valide des capacités d’un enfant présentant des troubles du développement pour les raisons suivantes :

  1. La plupart des items ne dépendent pas des compétences linguistiques de l’enfant,
  2. La souplesse des procédures d’administration permet un ajustement aux troubles du comportement de l’enfant,
  3. Il n’y a pas de limite de temps pour la passation des items,
  4. Le matériel de test est concret et intéressant, même pour l’enfant le plus sévèrement handicapé,
  5. Tous les enfants testés peuvent avoir des réussites car les niveaux de développement concernés sont très divers, et
  6. Le langage est évalué indépendamment des autres fonctions.

Description :

Le PEP-R est un inventaire de comportements et de compétences conçu pour identifier les profils d’apprentissage inégaux et singuliers de ces enfants. Ce test est plus spécialement adapté à des enfants de niveau préscolaire ou au-dessous, d’un âge chronologique compris entre 6 mois et 7 ans.  Après 12 ans, une évaluation pré-professionnelle, à l’aide de l’AAPEP — Adolescent and Adult Psychoeducational Profile, Mesibov et al., 1988 — est conseillée.

En tant qu’outil d’évaluation, le PEP-R nous donne des informations sur le niveau de développement atteint dans différents domaines : Imitation, Perception, Motricité fine, Motricité globale, Coordination oculo-manuelle, Performance cognitive et Cognition verbale. Le PEP-R identifie aussi l’importance des troubles du comportement dans les domaines suivants : Relations et affect (coopération et intérêt pour les personnes), Jeu et intérêt pour le matériel, Réponses sensorielles, et Langage.

Le matériel du PEP-R est constitué d’un ensemble de jouets et d’outils pédagogiques présentés à l’enfant au cours d’une période de jeu structurée. L’examinateur observe, évalue et enregistre les réactions de l’enfant pendant le test. Puis, à la fin de la session, les cotations obtenues sont réparties dans sept domaines de développement et quatre domaines de comportement. Les profils qui en résultent font apparaître les forces et les faiblesses relatives dans ces différents domaines.

La troisième cotation, après la réussite et l’échec, appelée Emergence indique une certaine connaissance vers la réussite de l’activité, mais pas la compréhension complète ou les aptitudes requises pour la réussir totalement. L’enfant montre qu’il a une idée de ce qu’implique l’activité ; il peut même la faire partiellement mais en s’y prenant mal. Ces réponses permettront d’établir une échelle de développement, et donc de donner l’âge développemental de l’enfant dans l’ensemble des domaines présentés précédemment.

Une échelle de comportements est également établie et cotée selon des critères d’observation et de jugement cliniques. Le comportement présenté par l’enfant est alors jugé approprié pour l’âge (cotation A), ou au contraire légèrement inapproprié (L), ou sévèrement inapproprié (S). La cotation S est utilisée pour les comportements bizarres. Le comportement observé dans les domaines suivants : Relation et affects, utilisation des jeux et du matériel, réponses sensorielles et utilisation du langage.

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6. L’échelle de Vineland.

Cette échelle (Vineland Adaptative Behavior Scale) est un entretien semi-structuré administré à aux parents. Elle est conçue pour évaluer le comportement adaptatif dans les domaines de la socialisation, de la communication, et de l’autonomie de la vie quotidienne (Sparrow et al., 1984).

Comparée à la CARS, à l’ADI et au PEP-R, l’échelle de Vineland n’est pas un outil spécifique à l’autisme. Au contraire, cette échelle a été conçue en comparaison à la population normale. Par conséquent, l’évaluation effectuée auprès de populations autistiques peut se révéler relativement en dessous du score attendu.

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Les tests de Q.I.

Les tests les plus utilisés sont le K-ABC, test qui étudie les processus simultanés et séquentiels, et qui ne nécessite pas un bon niveau de langage (test essentiellement visuel, et donc particulièrement bien adapté aux enfants présentant un TED) le WIPSII et le WISC III pour les enfants.

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1. Le K-ABC

Le K-ABC (Kaufman & Kaufman, 1983 version américaine, 1993 version française) est un test mesurant l’intelligence et les connaissances des enfants âgés de 2 ans ½ à 12 ans ½. Son originalité est la rupture avec la traditionnelle opposition verbal/non-verbal des échelles de Weschsler et de prendre explicitement comme point de départ un modèle théorique des processus cognitifs, la dichotomie séquentiel/simultané, et ainsi de mettre l’accent plus sur le processus que sur le contenu. C’est ainsi que l’intelligence est définie comme un niveau de fonctionnement des processus mentaux, concept s’appuyant à la fois sur la neuro-psychologie et la psychologie cognitive … L’échelle des processus séquentiels mesure la capacité d’un enfant à résoudre des problèmes en traitant mentalement les stimuli selon un ordre sériel, par exemple dans la reproduction d’une série de données de mouvements de mains effectuée par le psychologue. L’échelle de processus simultanés mesure la capacité à résoudre des problèmes nécessitant l’organisation et l’intégration de nombreux stimuli de manière parallèle ou simultanée comme identifier un dessin (fait de taches d’encre) incomplet, résoudre des analogies visuelles abstraites.

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2. Le WPPSI-R

WPPSI-R = Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence — Test de Weschsler pour les enfants de 2 ans 9 mois à 7 ans. Caractéristiques principales : Moyenne = 100, Écart-Type = 15.

La WPPSI comprend onze subtests, six épreuves verbales (information, vocabulaire, arithmétique, similitudes, compréhension, phrases mémorisées) et cinq épreuves de performances (maison des animaux, complètement d’images, labyrinthes, figures géométriques, carrés). Cette division de l’échelle en deux partie va permettre de comparer la facilité qu’a un sujet à employer des mots et des signes, ainsi que son aptitude à se servir des objets et à percevoir des schèmes visuels. À la fin de la passation de ces différentes épreuves, le QI de l’enfant testé peut être calculé. Soit le QI verbal, le QI performance, le QI total. Si toutes les épreuves n’ont pu être passées, le QI peut être établi en fonction des catégories remplies (performance ou verbale). Par exemple, pour les autistes non verbaux, ce test peut être utilisé uniquement par les subtests performance.

Ce test fourni donc un score (un QI) qui peut être référé à une population représentative de la norme. Ce test définit et décrit l’enfant autiste dans sa façon de raisonner, de percevoir, de penser, de parler, par rapport aux enfants normaux. Il paraît donc essentiel de compléter cet outil de tests spécifiques à cette population. 

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3. Le WISC III

Le WISC-III (échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants, version III) date de 1996 et s’adresse aux enfants de 6 ans à 16 ans et 10 mois. Elle est composée de 13 échelles verbales et non verbales (dites de performance), dont certaines sont empruntées à d’autres épreuves (Binet-Simon, cubes de Kochs ou labyrinthes de Porteus), et fournit une mesure standardisée d’une variété de capacités intellectuelles.

La nouveauté de cette nouvelle édition de la possibilité de calculer trois scores factoriels ou indices : compréhension verbale, organisation perceptive et vitesse de traitement. Le calcul de ces scores permet d’élargir les possibilités d’interprétation des performances.

L’échelle verbale est également composée de six subtests (dont le dernier est optionnel). Cette échelle mesure les capacités de compréhension et de verbalisation :

L’échelle de performance est composée de six subtests (dont le dernier est optionnel). Elle mesure les capacités d’organisation perceptive et visio-motrice :

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Crédits

Enseignement et Recherche en Psychopathologie

Les informations présentées sur cette page ont été obtenues en grande partie grâce aux renseignements trouvés sur le site Internet d’Isabelle Samyn, à qui nous exprimons toute notre gratitude.




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